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Les rêveries d'un rêveur...
29 janvier 2009

The Verve - Forth

the_verve_forth1THE VERVE
Forth
EMI/Parlophone
(2008)

1- Sit And Wonder
2- Love Is Noise
3- Rather Be
4- Judas
5- Numbness
6- I See Houses
7- Noise Epic
8- Valium Skies
9- Columbo
10- Appalachian Springs

« Forth », c’est l’histoire d’un des albums les plus fascinants de 2008, l’un des plus incompris aussi. On avait quitté The Verve en pleine implosion, après le succès planétaire d’ « Urban Hymns ». Alors qu’on croyait Richard Ashcroft investi dans sa plus ou moins passionnante carrière solo, les ex-membres de The Verve reprennent peu à peu contact : après avoir enregistré et mis à disposition sur Internet un jam de 14 minutes (« The Thaw Session »), le groupe fait son retour sur scène, à l’affiche des plus grands festivals européens. Ce come-back se concrétise finalement par ce disque sobrement intitulé « Forth ».

Commençons par l’artwork, magnifique. On pourrait quasiment l’interpréter comme une volonté de nous montrer quelle image se tapisser dans la tête durant l’écoute de cet album. En effet, autant le dire tout de suite, « Forth » est un sacré trip et prend doucement son envol au fil des longues pistes éthérées qui le composent.

Pourtant, le disque débute de façon très directe avec un immense « Sit And Wonder », impressionnant de maîtrise et de puissance. Premier constat, Ashcroft n’a jamais aussi bien chanté ; sa voix, qui a beaucoup murie depuis « Urban Hymns », se retrouve désormais habillée d’une douce réverbération sur la plupart des chansons (ce qui n’était pas le cas sur ces derniers efforts solo).

« Love Is Noise », que beaucoup ont un peu trop vite classé au rang de single FM du pauvre, possède un charme indéniable malgré un certain côté poussif sur le refrain. Après un « Rather Be » en demi-teinte, on revient a du très lourd avec le sublime « Judas ». Cristallin, spatial, fascinant… Voici une face nouvelle du quatuor. La voix est encore une fois extraordinaire, et chaque refrain agit comme une montée émotionnelle rappelant Sigur Ros. D’ailleurs la fin du morceau est étrangement superposable avec celle de « Svo Hljott » (album « Takk… »).

Alors qu’on est encore sous le choc de ce qu’on vient d’entendre, l’ambiance s’assombrit soudainement avec l’oppressant « Numbness ». Difficile d’accès, ce titre ne se révèle pleinement qu’après plusieurs écoutes, et pénètre sournoisement votre âme pour ne plus jamais en sortir. La guitare tranchante de Nick McCabe agit comme une lame de rasoir déchirant l’obscurité.

« I See Houses », entêtante avec son piano aérien, est une composition honorable même si le refrain (rappelant une nouvelle fois Ashcroft en solo) aurait mérité un peu plus de soin et de cohérence avec le couplet.

L’atmosphère redevient poisseuse avec l’arrivée du très rock’n’roll « Noise Epic ». Ligne de basse énorme, rythmique implacable, couplets parlés puis refrains chantés avec mépris… Et au moment où l’on s’y attend le moins, une explosion d’une puissance quasi inédite chez The Verve fait son apparition, dévastant tout sur son passage.

« Valium Skies », avec ses allures d’hymne psychédélique, calme le jeu et reprend les choses là où « Judas » les avaient laissé. Encore une fois, le résultat est saisissant de beauté et colle parfaitement à l’artwork.

Pouvant paraître plate aux premières écoutes, « Columbo » est en vérité une véritable perle, où le chant d’Ashcroft joue au funambule sur cette efficace ligne de basse. En arrière-plan, les guitares noyées sous les effets finissent de faire décoller le morceau. On peut deviner que les jams ont eu une grande importance dans l’élaboration de cet album, mais quand on voit le résultat (et qu’on y consacre un minimum d’écoutes), on ne peut que être bouche-bée.

Passons maintenant à cette magnifique chanson... « Appalachian Springs ». Cette intro, cette basse bien ronde, ce mid-tempo... La couleur est annoncée, ce morceau ne pouvait figurer qu'en clôture d'album. Cette ligne de chant pendant le couplet.... somptueuse. Et puis le refrain, aérien. Et ces paroles, puissantes et marquantes. Et cette fin en lent decrescendo, on voudrait que ça ne finisse jamais. Cette voix, cette mélodie, comment diable un être humain peut-il y rester indifférent ?

« Forth » se termine de la meilleure manière qu’il soit, et mérite d'être acheté rien que pour cette chanson. Sans aucun doute, un des grands albums de 2008.

8,5/10

Vinc.

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