Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les rêveries d'un rêveur...
29 septembre 2008

Festival For Noise à Pully (Suisse) le 07/08/08

billetfornoiseQuelle aventure ! Je me souviendrai longtemps du périple que j’ai du accomplir pour me rendre à cette soirée d’ouverture du festival For Noise de Pully, près de Lausanne. Départ le matin en car direction Genève-Eaux-Vives, cette vieille gare SNCF qu’on croirait à l’abandon. Je prends le tramway, destination gare Cornavin, après avoir changé un peu d’argent suisse.

Pause collation, puis direction Lausanne. Arrivé là-bas en début d’après-midi, j’en profite pour déguster, ou plutôt tenter d’ingérer mes sandwiches jambon-beurre Champion (1 euro le lot).

Souhaitant être présent le plus tôt possible à Pully (on est jamais trop prudent), je saute dans le premier train desservant la gare de Pully-Nord. Il est alors aux alentours de 14h00. Deux minutes de trajet, puis je descend sur le quai et là c’est le choc : le lieu est complètement désert (en plus de m’être totalement inconnu) ! Au programme : trois heures d’attente. Avec en bonus une pluie orageuse qui s’abat par intermittence sur ce charmant petit village helvète.

Bref, 16h30, Matthieu (alias phoenix27, du forum Hopeland, cf. compte-rendu du concert de Sigur Rós aux Docks) arrive, tel le Messie. Munis alors d’un simple plan Mappi et de nos pauvres sens de l’orientation, nous nous dirigeons à pied sur le lieu du festival, après une vingtaine de minutes de marche. Et là, surprise, l’événement a lieu en pleine forêt ! Le cadre est somptueux et cette soirée promet d’être magique.

Curieusement, nous sommes parmi les premiers arrivés, et l’ouverture des portes prend même du retard. Pendant ce temps-là, les Syd Matters arrivent avec leur minibus (conduit par Jonathan Morali himself), l’air détendus comme à leur habitude.

La grande scène fait face à plusieurs chapiteaux qui abritent bars, sandwicheries, et stand marchandising. L’ambiance est tout à fait conviviale, il faut dire qu’il y a guère plus d’une centaine de personnes présentes pour le moment !

C’est donc devant un public très dispersé que le groupe local 20 Box Stories débute son set. Le premier morceau est excellent, très pop avec un petit côté planant très agréable. Ce côté facile d’accès ne nuit absolument pas à la qualité des compositions. Entre deux chansons, le chanteur tourne en dérision la situation cocasse due à la très faible assistance : « Il vaut mieux un parterre de qualité plutôt que de quantité ! ».

La pluie ne tarde cependant pas à s’inviter à la fête ; l’avantage d’une foule dispersée, c’est qu’on est pas vraiment gêné quand il s’agit d’ouvrir son parapluie ! Fin du concert, tout le monde s’en va s’abriter sous les chapiteaux, tandis que l’averse redouble d’intensité.

Pendant ce temps, le groupe Bang Gang et son charismatique leader Bardi Johannsson s’installe. Les choses sérieuses vont enfin commencer !

Le concert débute avec « Inside », magnifique morceau d’ouverture de l’album « Something Wrong ». Il suffit de clore nos paupières et de se laisser emporter.

D’autres chansons de cet album seront jouées ce soir telles les splendides « Follow » et « It’s Alright ». Mais le set fera également la part belle au dernier opus « Ghosts From The Past », qui semble sonner plus pop que le précédent (et vu la qualité des compositions, c’est une erreur de ma part de ne pas encore l’avoir écouté).

L’assistance n’est guère plus importante que pour 20 Box Stories, mais cela n’émeut aucunement le pince-sans-rire Bardi Johannsson : « On apporte la musique et vous apportez la pluie. Donc ça fait 50/50 ». Le dernier morceau s’achève, nouveau repli stratégique sous les tentes géantes. On tente de trouver une place assise et on en profite pour se restaurer !

La nuit commence à tomber, et Syd Matters s’amène sur la grande scène pour installer son matos. Je me dirige alors instantanément vers le guitariste Olivier, qui ne me reconnaît pas immédiatement mais qui retrouve subitement la mémoire quand je lui parle du CD de compos ainsi que du compte-rendu ! Après un bref échange verbal, je le laisse s’installer et lui souhaite de tout cœur un bon concert.

J’espère alors au fond de moi que le show de ce soir sera aussi intense que celui d’Annecy ! Le groupe sera-t’ il audacieux au point de varier un peu sa set list ? Suspense…

Un manteau de nuit recouvre encore un peu plus nos petites vies, et cette fois la foule est belle et bien là. Je n’avais pas réalisé le nombre de gens s’étant déplacés spécialement pour Johnatan Morali et sa bande !

Arrivée du band, quelques saluts et sourires discrets, puis le concert débute de la même manière qu’au Brise-glace : l’enchaînement « Intro Heartbeat Detector » / « Everything Else » nous file encore et toujours la chair de poule… L’ambiance nocturne renforce considérablement le côté onirique et chaleureux de leur musique. Les pépites s’enchaînent jusqu’au merveilleux « Cloudflakes » (voir la vidéo en bas de ce compte-rendu), dont j’avais tant regretté l’absence à Annecy. Quel pied ! Mais le meilleur est à venir… Contre toute attente (de ma part), le groupe entame un de leur plus beaux morceaux, « Obstacles ». Cette fois c’en est trop, quelques larmes d’émotions caressent lentement mes joues… Il faut dire que j’ai passé le concert dans un état de semi-trance mélancolique ! Pour ma part, aller voir un groupe dont je connais déjà la plupart des morceaux, c’est un gros avantage, je peux alors chanter, m’immerger, ressentir la musique comme je le fais seul à la maison, (mais en puissance 10) sans passer par la case découverte (ce n’est qu’après quelques écoutes qu’on peut vraiment ressentir le potentiel d’un morceau selon moi).

Et puis, merde, la set list de ce soir était TELLEMENT PARFAITE ! Il y avait tout mes morceaux préférés : une version toujours dantesque de « End & Start Again », « Middle Class Man », « Louise » (qui prend beaucoup d’ampleur grâce à ce cadre féérique) et l’intouchable « My Lover’s On The Pier ». Le public est totalement conquis, je me lance même dans un concours de « bravooooos » avec des fans entre chaque morceaux.

Syd Matters revient pour un magnifique rappel comprenant le classique « To All Of You » et une outro particulièrement musclée, où le groupe prend clairement son pied. L’humilité de ces musiciens n’a d’égal que leur talent… Dur de revenir à la réalité après un tel voyage.

Et pourtant, il le faut ! Moi et Matthieu sommes quasiment les seuls à attendre devant la scène, alors que la pluie reprend de plus belle. Mon CD de compos à la main, je n’attend qu’une chose : la venue des membres de Mercury Rev lors de l’installation de leur matériel. L’ex-batteur devenu claviériste Jeff Mercel est là, mais bien trop loin pour que je puisse l’approcher. On aperçoit également le bassiste et le batteur, les membres les plus récents et par conséquents les moins marquants du collectif. Alors que je désespère de voir apparaître l’une de mes idoles, le charismatique chanteur Jonathan Donahue, j’en profite pour aller faire une petite pause pipi. Erreur fatale. A mon retour, Matthieu me dit : « hé, ce serait pas lui le chanteur ? ». Putain je n’y crois pas ! Complètement abasourdi, je peine à sortir le CD de ma poche, et le temps que j’y parvienne, il était déjà reparti… Comme par magie. Quelle poisse… Il ne reviendra plus avant le début du show. Qui sera d’ailleurs reporté de vingt bonnes minutes à cause d’un orage fracassant ! Absolument tout le monde s’est regroupé sous les chapiteaux, c’est un véritable déluge.

Le temps se calme enfin et les gens se pressent vers la scène, du coup, la meilleure place (1er rang au centre) m’échappe et je me vois obligé de m’excentrer vers la droite. Mon cœur bat de plus en plus vite alors que le groupe fait son entrée dans le noir quasi total… Certaines lumières auraient-elles pété à cause de l’orage ? Le concert commence avec un nouveau titre que je connaissais déjà alors que je l’album n’est sorti qu’aujourd’hui (hum, merci Internet) : « Snowflake In A Hot World », un morceau assez quelconque mais dont l’outro est magnifiquement prolongée en trip psyché qui annonce la couleur pour la suite. Par ailleurs, Mercury Rev joue fort, très fort (trop ?), et je peux clamer haut et fort que les boules quies m’ont sauvé la vie ce soir là.

L’enchaînement se fait sans transition vers l’hymne « Holes », et il m’est tout simplement impossible de regarder ailleurs que vers ce lutin allumé à la voix de diamant. C’est de la magie à l’état pure, beaucoup de nostalgie également, une véritable décharge émotionnelle. Le meilleur moment du concert pour moi.

Puis défilent sans pause « The Funny Bird », une autre chanson de « Deserter’s Songs », une version longue et limite disco de « You’re My Queen », l’envoutante new one « People Are So Unpredictable (There’s No Bliss Like Home) » et une magnifique version de 10 minutes du classique « Opus 40 »…

Enchainement avec « Tides Of The Moon », sympathique en live mais la version studio est quand même bien plus captivante de par sa fragilité, son humilité et sa production lunaire. Ce show étant le premier de l’année pour Mercury Rev, impossible de deviner la suite de la set list.

BAM ! Première explosion sonique, on reconnaît immédiatement le monument de romantisme « The Dark Is Rising ». Je l’espérais tellement fort… Pour vivre exactement la chanson telle que je l’ai vécue, cliquez sur le lien en bas de ce compte-rendu, puisque j’étais juste à côté du gars qui a pris cette vidéo ! Petite anecdote savoureuse : alors que Jonathan entame le 3ème couplet, mon préféré, il se trompe dans les paroles et commence à chanter les paroles du 2ème couplet. Et moi, révolté par cette erreur, et dans le feu de l’action, j’hurle les bonnes paroles avec un accent pitoyable « I DREAMED THAT I WAS WALKING ! », si vous faites gaffe, on l’entend très bien dans la vidéo ! Et l’histoire ne s’arrête pas là puisque plus loin dans la chanson, le regard de Jonathan Donahue se tourne alors vers moi, je lui fais un grand sourire en secouant la tête (l’air de dire « c’est quand même pas sérieux de s’être planté dans le texte ! »), et à ma grande surprise, il me rendit mon sourire en tendant le bras dans ma direction, vous pouvez voir ça à 4’30 dans la vidéo. Un sacré moment ! Toujours pas de pause entre les chansons, la fin grandiose de ce chef-d’oeuvre s’enchaîne avec l’un des tout meilleurs titres du nouvel album, l’énergique « Senses On Fire ».  Efficace. La musique s’arrête après un énorme larsen de plusieurs minutes, les membres du groupe quittent la scène en saluant la foule. Déjà ? Heureusement, les Rev font leur retour pour nous jouer le tube « Goddess On A Hiway ». La foule apprécie.

C’est fois c’est bel et bien fini. Malgré le moment extraordinaire que je viens de vivre, je suis un peu déçu, en particulier parce qu’aucune chanson de « The Secret Migration » n’a été jouée. En compagnie de Matthieu et d’une fan italienne (parlant un anglais difficile à comprendre pour un franchouillard comme moi), j’attend quasiment une heure en espérant rencontrer le groupe dans l’optique de lui remettre mon CD de compos. Au final, c’est un des gars de la sécurité du festival qui vient nous voir pour nous dire que ça va fermer et qu’il faut dégager. Devant notre insistance et notre désarroi, il s’en va demander aux membres (tout du moins c’est ce qu’il prétend faire) s’ils sont prêts à nous recevoir, mais apparemment ce n’est pas le cas… Mais le colosse nous promet de leur transmettre nos présents (la fan italienne avait apporté un lapin noir en peluche, en référence à l’artwork du nouvel album). Encore une petite déception supplémentaire pour ma part...

Mais bon, ne faisons pas la fine bouche, j’ai vécu une soirée très forte en émotions. Le lendemain matin, lever à 6h, départ depuis la charmante gare de Bulle, escales à Palézieux, puis Lausanne, Genêve et enfin Annecy… A bientôt pour de nouvelles aventures…

Vinc.

VIDEO Cloudflakes (Syd Matters)

VIDEO The Dark Is Rising (Mercury Rev)

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Bang Gang, Syd Matters et MR dans un même concert, c'est irréel.<br /> JE SUIS JALOUX, même si tu m'as déjà raconté ce fabuleux concert.<br /> <br /> Bon, tu commences à devenir presque pote avec le guitariste de Syd Matters dis donc !<br /> Faut l'inviter (avec le groupe bien entendu) boire un coup chez toi et jouer un petit set acoustique :D<br /> <br /> Allez, pour finir jette une oreille là-dessus :<br /> http://www.deezer.com/track/147254<br /> <br /> Le dernier morceau de l'album "Not Going Anywhere" par Keren Ann. Ecrit par Bardi Johannsson, donc.<br /> Superbe.
Les rêveries d'un rêveur...
Publicité
Publicité